Une nouvelle méthode de calcul du DPE sur le point d’émerger
Le gouvernement français s’apprête à modifier la manière dont le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est calculé, plus précisément en ajustant le coefficient de conversion de l’électricité. Dès le 1er janvier 2026, ce coefficient passera de 2,3 à 1,9, une réforme qui suit les recommandations de l’Union européenne et qui intervient après une première révision en 2020, mise en place pour refléter la progression de l’électricité verte dans le bouquet énergétique français.
Des conséquences tangibles pour les particuliers
Ce changement, apparemment purement technique, transformera pourtant la réalité du parc immobilier. En effet, les logements chauffés à l’électricité verront automatiquement leur classification DPE s’améliorer, sans qu’aucun aménagement réel n’ait été réalisé. Environ 850 000 habitations pourraient ainsi quitter la catégorie des « passoires thermiques » uniquement grâce à ce recalcul, sans réductions effectives des consommations.
Les spécialistes du secteur mettent en garde contre le risque d’une focalisation trop étroite sur les installations électriques, au détriment d’autres options efficaces telles que les chaudières fonctionnant au biogaz ou les équipements hybrides, et de solutions innovantes comme les réseaux de chaleur collectifs. Il existe également une crainte de voir le DPE devenir moins représentatif des dépenses énergétiques réelles des ménages, ces dernières étant déterminées à partir de la consommation finale.
Les enjeux pour les propriétaires et le secteur du bâtiment
Pour ceux qui louent leurs biens immobiliers, la reclassification des logements sans rénovation pourrait freiner leur volonté d’investir dans des travaux d’amélioration, alors que la dynamique était en hausse ces dernières années. Cette modification risque aussi de compliquer la lecture du DPE aussi bien pour les particuliers que pour les acteurs du bâtiment.
- Impact potentiel sur la motivation à entreprendre des rénovations globales
- Risque de confusion pour les ménages concernant la véritable performance de leur logement
- Difficulté pour le secteur à maintenir le cap fixé par la Stratégie Nationale Bas Carbone
Maintenir la confiance et la cohérence pour une transition énergétique réussie
Pour accompagner la transition énergétique, il est primordial que les outils réglementaires comme le DPE restent transparents, fiables et stables. Seule une réflexion collective et approfondie permettra de garantir la justesse et l’efficacité des futures politiques de rénovation énergétique.
Les professionnels du bâtiment, tout comme les organismes d’expertise, soulignent l’importance d’un cadre cohérent et durable, encourageant réellement les économies d’énergie et la réduction des émissions, sans fausses bonnes solutions.
Vers une rénovation énergétique équitable et efficace
Le soutien au développement d’un habitat de qualité passe nécessairement par des mesures bien pensées, qui tiennent compte des spécificités de chaque logement et de l’ensemble des solutions disponibles. Poursuivre dans cette voie implique d’associer toutes les parties prenantes afin que chaque évolution, même technique, serve l’intérêt général et participe concrètement à la lutte contre la précarité énergétique.